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Format : 13,5 x 19 cm Nombre de pages : 192
Prix : 17 € Date de parution : 1987
ISBN : 9782718603230
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De l’esprit
Heidegger et la question
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PRÉSENTATION
« “Je parlerai du revenant, de la flamme et des cendres.” Ce sont les premiers mots d’une conférence sur Heidegger. Elle tente une nouvelle traversée : ni un commentaire “interne”, ni un réquisitoire sur documents “externes”, si nécessaires qu’ils restent dans leurs limites. Il s’agit encore du nazisme – de ce qui reste à penser du nazisme en général et du nazisme de Heidegger. Mais aussi des “politiques de l’esprit”, des déclarations sur la “crise de l’esprit” et sur la “liberté de l’esprit” qu’on prétendait alors, qu’on veut aujourd’hui encore opposer à l’inhumain (nazisme, fascisme, totalitarisme, matérialisme, nihilisme, etc.). Or c’est à partir du Discours de rectorat (1933) que Heidegger élève un hymne à l’esprit. Six ans auparavant, il avait décidé d’“éviter” ce mot, puis il l’avait entouré de guillemets. Que s’est-il passé ? Pourquoi ne s’en est-on jamais aperçu ? Comme aujourd’hui, l’invocation de l’esprit voulait être une méditation sur le destin de l’Europe. Ainsi résonnait l’éloquence des grands “esprits” européens, celle de Valéry, de Husserl ou d’autres – dont la “politique” est moins innocente qu’on ne le croit souvent. Au cœur de leur tradition, philosophies, morales et religions européennes partagent leur discours, elles l’échangent avec celui de Heidegger quand il nomme l’esprit. Que faire de ce partage et de cet échange ? Peut-on les interrompre ? le doit-on ? Il y va du Bien et du Mal, des Lumières et de la Flamme, de l’esprit dans sa langue de feu : le Geist est Flamme, dit Heidegger. Ce livre a deux foyers. Si, en 1933, Heidegger célèbre l’esprit dont il avait voulu jusque-là “éviter” le mot, cette première inflexion n’a pas la forme du “tournant” (Kehre) qui fascine les commentateurs. Elle n’en est pas moins décisive. Plus tard, une seconde inflexion déplace le privilège de la question jusque-là tenue pour “la piété de la pensée”. La question de la question reste suspendue, tenue au gage d’un acquiescement qui doit la précéder. Oui, le gage, l’engagement ou la gageure au-devant de l’abîme. Que se passe-t-il quand cela devient “éthique” ou “politique” ? À quoi, à qui dit-on oui ? » J. D.
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