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Format : 15 x 24 cm
Nombre de pages : 256
Prix : 28 €
Date de parution : 1988
ISBN : 9782718603322
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Mémoires
Pour Paul de Man
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PRÉSENTATION
« Mémoires, au pluriel. Trop de mémoires. À travers un court fragment d’autobiographie, et dans un livre sur les fictions de l’autobiographie, ce pluriel pourrait donner à entendre autre chose, par exemple l’excès ou la dissociation des mémoires. Et d’abord les sens du mot français “mémoire”, dans les croisements instables de son genre (le ou la mémoire) ou de son nombre (la mémoire, les mémoires). Ce qui se rappelle à la mémoire en appelle à la responsabilité. On ne peut penser l’une sans l’autre.
Après la mort de mon ami Paul de Man, en 1983, j’avais consacré une série de conférences à son œuvre, l’une des plus singulières de ce temps. Mais il ne s’agissait pas seulement de théorie littéraire ou de philosophie. Pas seulement d’une thématique obsédante de la mémoire dans une œuvre interrompue. J’évoquai aussi ce que j’avais partagé avec Paul de Man depuis 1966, ce qui nous rapprochait et nous distinguait dans certains lieux institutionnels ou intellectuels, comme dans la situation théorique de ces dernières années. Prononcées en 1984, ces conférences furent publiées aux États-Unis, sous le titre Mémoires, en 1985.
Or l’été dernier, dans des circonstances que je rappelle ici, on apprenait qu’entre 21 et 23 ans, en Belgique où il naquit en 1919 et vécut jusqu’à la fin de la guerre, Paul de Man avait tenu une chronique littéraire et artistique dans un journal favorable à l’occupant allemand. Cela de décembre 1940 à décembre 1942. Surprise absolue, intense émotion chez les amis et les admirateurs que rien n’avait préparé à cette nouvelle, procès haineux et expéditifs de la part d’ennemis pressés d’exploiter un “avantage” : contre une personne ou à travers elle, espérait-on, contre d’autres, et contre des pensées. Bref, débats animés, comme on dit, en raison de l’autorité ou de l’influence rayonnante d’un grand théoricien de la littérature, successivement professeur dans les universités de Cornwell, de Johns Hopkins, de Zurich, de Berlin, de Constance, de Yale, etc. Depuis, ces discussions se sont développées en Europe, et parfois là où l’on ignorait presque tout de Paul de Man.
Au sujet de ses textes de 1940-1942, comme des réactions auxquelles ils viennent de donner lieu, le dernier chapitre de ce livre propose un récit, des analyses, des hypothèses et quelques règles. Il s’agit encore de mémoires et de responsabilité. »
J. D.
SOMMAIRE
Avertissement I In memoriam : de l’âme Mnemosyne L’art des mémoires Actes : La signification d’une parole donnée (The meaning of a given word)
II Comme le bruit de la mer au fond d’un coquillage… La guerre de Paul de Man
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