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Format : 15 x 24 cm Nombre de pages : 232
Prix : 27 € Date de parution : 1991
ISBN : 9782718603926
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Donner le temps
1. La fausse monnaie
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PRÉSENTATION
Donner, est-ce possible ? Dès lors qu’il engage dans le cercle de l’échange (don et contre-don, dette, acquittement, récompense, reconnaissance symbolique, mémoire), le don semble s’annuler. Pour donner, il faudrait ne rien attendre en retour. Rien espérer, rien escompter de ce qui doit rester incalculable. Plus gravement encore, et avant même que rien ne s’inscrive dans une économie des signes ou des choses, il suffit peut-être qu’il y ait intention de donner, il suffit que le don apparaisse comme tel à la conscience ou que dans son sens il devienne présent pour disparaître et se perdre aussitôt en faisant retour : comme s’il était impossible de connaître par l’expérience ce que nous pensons et désirons sous le nom de don ; comme si le don était voué à l’irresponsabilité ; comme si, pour dire « il y a don », il fallait renoncer au présent – et à dire : « le don est » ou « le don existe ». Renouant avec le fil d’analyses antérieures, Jacques Derrida tente ici de formaliser les conditions et les effets de cette aporie, à savoir l’incompatibilité apparente du don et du présent. La nécessité pour le don d’excéder le retour circulaire de son origine implique une interprétation du temps, qui fut souvent représenté comme un cercle. Avec la question du don et du présent, comme question de la répétition, il y va donc du temps : du temps de l’être, du temps du monde, du temps social, du temps de la conscience et de l’inconscient. À travers des lectures de Heidegger (notamment de Temps et Être, 1962), de Mauss (notamment du célèbre Essai sur le don, 1923-24) ou de Benveniste (Don et Échange dans le vocabulaire indo-européen, 1951), il s’agit ici de ressaisir la grande question du don à la racine commune de l’ontologie et de la sémantique, de l’anthropologie et de l’économie politique. Et de la littérature : la seconde partie de ce premier volume est en effet consacrée à la lecture d’une bref récit de Baudelaire, « La fausse monnaie », qui oriente en vérité tout l’ouvrage.
SOMMAIRE
Avertissement Le temps du roi Folie de la raison économique : un don sans présent « La fausse monnaie » I. Poétique du tabac (Baudelaire, peintre de la vie moderne) « La fausse monnaie » II. Don et contre-don, l’excuse et le pardon (Baudelaire et l’histoire de la dédicace) Appendice : Baudelaire, La fausse monnaie
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