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Format : 14,5 x 22,5 cm Nombre de pages : 88
Prix : 14 € Date de parution : 2001
ISBN : 9782718605708
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L’Université sans condition
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PRÉSENTATION
« … l’université moderne devrait être sans condition. Par “université moderne”, entendons celle dont le modèle européen, après une histoire médiévale riche et complexe, est devenu prévalent, c’est-à-dire “classique”, depuis deux siècles, dans des États de type démocratique. Cette université exige et devrait se voir reconnaître en principe, outre ce qu’on appelle la liberté académique, une liberté inconditionnelle de questionnement et de proposition, voire, plus encore, le droit de dire publiquement tout ce qu’exigent une recherche, un savoir et une pensée de la vérité. […] L’université fait profession de la vérité. Elle déclare, elle promet un engagement sans limite envers la vérité. Sans doute le statut et le devenir de la vérité, comme la valeur de vérité donnent-ils lieu à des discussions infinies […] Mais cela se discute justement, de façon privilégiée, dans l’Université et dans des départements qui appartiennent aux Humanités. » Tel est le point de départ. Jacques Derrida s’interroge alors sur ce que peut signifier une profession de foi dans l’Université et dans les Humanités de demain. Que devraient être les structures institutionnelles et les configurations interdisciplinaires appropriées à cette inconditionnalité ? On voudrait répondre et correspondre aux mutations en cours : 1. La « mondialisation » (dont le sens et les interprétations courantes sont d’abord discutées) ; 2. Le développement des technologies de virtualisation et de délocalisation (qu’est-ce qu’une « cyberdémocratie » pour un lieu universitaire qui, pas plus qu’un État, pas plus que le « politique », ne se stabilise désormais dans la référence à un territoire ?) ; 3. Une extraordinaire turbulence de la valeur de « souveraineté » (comment « déconstruire » la théologie politique de la souveraineté tout en réaffirmant la liberté inconditionnelle de l’université ?) ; 4. Une réaffirmation des droits de l’homme (et de ses récentes avancées « juridico-performatives », par exemple le concept de « crime contre l’humanité » et de « tribunal pénal international ») qui ne s’interdirait pas de poser des questions radicales sur l’histoire et les limites du concept d’homme, de propre de l’homme, sur la généalogie des concepts de « travail », d’« œuvre », de « métier » et de « profession », de « profession de foi », sur la prétendue « fin du travail » – et même sur la catégorie du « performatif » dont il aura fallu bien faire « comme si » on lui faisait confiance jusqu’au dernier moment. Le dernier moment : quand il faut penser ce que veut dire un « événement » digne de ce nom et le sens du petit mot « comme » dans les expressions « comme si » et « comme tel ». Tout l’ouvrage est en effet traversé par une réflexion spectrale sur le comme du « comme tel » (condition de la philosophie, de l’ontologie, de la phénoménologie) et sur le comme du « comme si » (élément de la fable et de la littérature). Qu’il s’agisse de philosophie ou de littérature, qu’il s’agisse du droit lui-même, pourquoi est-ce à l’université, et en elles aux humanités de demain, que serait confiée l’ultime ressource de résistance et d’invention ? Qu’est-ce alors que cette université à venir ? Et pourquoi n’est-elle pas confinée dans les murs de ce qu’on appelle aujourd’hui l’université ?
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