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Format : 12,5 x 21,5 cm Nombre de pages : 72
Prix : 16 € Date de parution : 2005
ISBN : 9782718606798
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Apprendre à vivre enfin
Entretien avec Jean Birnbaum
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PRÉSENTATION
Le 19 août 2004, Le Monde publiait un entretien avec Jacques Derrida. Paru sous le titre « Je suis en guerre contre moi-même », ce texte avait dû être légèrement coupé, afin de convenir au format du quotidien. Précédée d’une présentation écrite par Jean Birnbaum, c’est l’intégralité de leur échange qui paraît ici, tel qu’il avait été relu et contresigné par Jacques Derrida. Se présentant comme un « spectre inéducable qui n’aura jamais appris à vivre », le philosophe a lui-même donné à cet échange sa charge testamentaire. D’où le motif central qui en structure le mouvement, motif à la fois ancien et de plus en plus obsédant : la survie, c’est-à-dire « la vie la plus intense possible ». Survie de Derrida, à l’épreuve d’une terrible maladie. Survie donc d’un précieux rapport au monde, aux mots et aux idées, appelé à se transmettre, désormais, sous le nom de Derrida : ainsi d’une fidélité à cet « ethos d’écriture et de pensée intransigeant » qui aura rassemblé les membres d’une « génération » (Foucault, Blanchot, Lacan…), et qui sera passé, chez lui, le « petit Juif français d’Algérie », par un corps à corps passionné avec la langue française ; ou encore du salut à une certaine figure de l’Europe, à la fois gardienne d’une tradition passée et promesse d’une démocratie à venir. Une Europe dont Derrida marque ici les responsabilités nouvelles, d’un point de vue tant intellectuel (les Lumières, l’Université) que politique, à travers des exemples aussi différents que le mariage gay, l’« altermondialisme »ou la géopolitique de l’après-11 septembre. De toutes ces questions, Jacques Derrida n’a jamais voulu minimiser la complexité. C’est jusque dans leurs apories qu’il aura tenu à les explorer. Quitte à faire plus d’un geste, à tenir toujours plus d’un discours, et au risque de sembler se contredire. Avec, à l’horizon de cette « guerre » intérieure, l’urgence de la trace, l’impatience de l’héritage : « Je dis des choses contradictoires, qui sont, disons, en tension réelle, me construisent, me font vivre et me feront mourir. »
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