PRÉSENTATION
L’événement arrive à contretemps qui ne se produit pas selon la mesure du temps. Ni selon la mesure du lieu. Outre mesure pour le temps présent ou pour le lieu donné, il ressortit à un autre temps que celui du calcul, il se calcule peut-être autrement. À contretemps vient l’événement avec lequel le temps ne compte pas, l’événement que rien n’arrête, pas même le temps. Il passe outre au temps. Il passe outre à l’arrêt de passer outre. Il est outre temps. À l’intersection entre l’expérience intérieure et ses marques chronologiques ou topologiques, celles qu’on dit « objectives », « dans le monde » ou « dans le temps », il outrepasse les conventions sociales et l’histoire de ses codes, ses fictions et ses simulacres, ses dates et ses noms. Le contretemps serait-il comme la respiration adverse du temps qui court ? comme la contrée où, courant sa chance, l’inattendu arriverait-il à ce temps-ci, juste à temps ?
SOMMAIRE
René Major, « En termes à peine voilés » – Hélène Cixous, « Savoir » – Jacques Derrida, « Un ver à soie » – Gilbert Lascault, « Elle et les voiles » – Mireille Calle-Gruber, « Embarquements » – Anne-Emmanuelle Berger, « Comment peut-on être Persane ? » – Fethi Benslama, « Le voile de l’Islam » – Ghania Hammadou, « Les voiles de mon enfance » – Hamida Ait El Hadj, « Mue » – Françoise Viatte, « Léonard de Vinci : les études de draperie » – Geoffrey Bennington, « Le secret de Kant » – François Rouan, « Hymens » – Claude Gandelman, « Exécutions de Baubô » – Georg Syamken, « Mark Rothko, Barnett Newman et le Saint du Saint » – Pascale-Anne Brault, « Et toujours, les voiles le rattrapaient » – Gérard Titus-Carmel, « L’envoilement » – Marie-Louise Mallet, « Yseult/Isolde – « La voile noire qui flotte au dénouement… » – Michael Naas, « Vivre à l’ombre : W.E.B. Du Bois et le voile de la race » – J. Hillis Miller, « Le mensonge, le mensonge parfait » – Philippe Arsic, « En quelques traits » – David Willis, « Derniers souffles » – Pierre Ginesy, « Anamorphoses du tragique. Le voile dépravé » – Georges Didi-Huberman, « Dans les plis de l’ouvert ».