PRÉSENTATION
Qu’est-ce qu’une frontière ? Tant de frontières disparaissent ou deviennent incertaines, tant d’autres que l’on aurait pu croire effacées refont surface, tant de nouvelles surgissent, délimitant des territoires nationaux, « ethniques », culturels ou les champs de la pensée, de la recherche, de l’invention. La question se pose donc plus que jamais et avec une singulière urgence.
Qu’est-ce qu’une limite, une ligne de démarcation ou de partage ? Qu’est-ce que passer ou traverser ? Et traduire ? Qu’est-ce qu’un pas ? Une aporie ? Quel schibboleth marque le partage, l’appartenance ou l’exclusion et leur toujours possible réversibilité ? Dans leur extrême complexité et leur extension sans limite, ces questions n’ont cessé d’orienter le travail comme les démarches de Jacques Derrida, en France et à l’étranger, tout particulièrement au cours de ces dernières années.
Les Actes de ce colloque montrent qu’ils furent nombreux et de nationalités, de langues, de disciplines fort diverses, ceux qui vinrent en témoigner et travailler avec lui.
SOMMAIRE
Hachem Foda, « L’amitié entre la philosophie et la Loi révélée » – Elisabeth Weber, « Kassiber, Schibbolim, etc. (de bandits, voleurs, etc.) » – Jean-Michel Rabaté, «
Sagetrieb : l’oubli d’Erza Pound » – Didier Cahen, « Une philosophie trans-continentale (le Génie de Derrida) » – Derek Attridge, « Le texte comme autre : la forme comme formalisme » – Michel Lisse, « La censure de l’ami » – Daniel Giovannageli, « Mauss entre Sartre et Derrida » – Geoffrey Bennington, « La frontière infranchissable » – Hélène Cixous, « Quelle heure est-il ou La porte (celle qu’on ne passe pas) » – Kazuo Masuda, « L’étrangeté de la “langue à venir” chez Orikuchi Shinobu » – Tetsuya Takahashi, « Philosophie de l’histoire mondiale ». Logique du nationalisme philosophique japonais » – Anne Berger, « Comment un hérisson de paroles » – Alain David, « De l’universel allemand à l’en France perdue » – Éric Clémens, « De-limitations. Politique, écriture, démocratie » – Michael Wetzel, « La capitale à double tête. Berlin – sans frontières ? » – Samuel Weber, « La surenchère –
(Upping the Ante) » – Nicole Loraux, « Le retour de l’exclu » – Michaël Levinas, « L’instrumental – Fusion et hybridation, « Préfixes » – Patricio Penalver Gomez, « Le sans d’une pensée sans l’être » – John Sallis, « De la Chôra » – Claire Nouvet, «
Le Roman de la Rose ou l’à-venir d’un rêve » – Ned Lukacher, « L’oreille de Pyrrhus. La césure de l’identification » – J. Hillis Miller, « Les topographies de Derrida » – Étienne Balibar, « Violence et politique – quelques questions » – Egide Berns, « Monnaie et non-violence » – Michel Deguy, « De la contemporanéité. Causerie pour Jacques Derrida » – Michal Govrin, « Chant d’Outre-Tombe » – Catherine Malabou, « L’impossible en effet(s) » – John Llewelyn, « En ce moment même… une répétition qui n’en est pas une » – Jacques Colleony, « Déconstruction, théologie négative et archi-éthique (Derrida, Levinas et Heidegger) » – José Maria Ripalda, « Les limites de la dialectique » – Manuel E. Vazquez, « Le temps de la décision » – Bernard Stiegler, « Quand faire c’est dire. De la technique comme différance de toute frontière » – Jean-Philippe Milet, « L’inassignable » – Pascale-Anne Brault, « Traduire au passage » – John P. Leavey, « D’une langue à l’autre : de la traduction de la traduction » – Jacques Derrida, « Apories. Mourir – s’attendre aux limites de la vérité » – Richard Beardsworth, « Les frontières du sublime : la déconstruction et la tradition moderne » – Alexander Garcia Düttmann, « La déconstruction se dé-marque » – Bruno Paradis, « Jocrisse et le futur antérieur » – Luis Prat Claros, « Le principe sériel au cinéma » – Maurizio Ferraris, « La sœur-parapluie » – Gianni Vattimo, « Du droit à l’argumentation » – Antonio Campillo, « Les frontières du nom » – Mariano Penalver, « Paraboliques de l’autre » – Drucilla Cornell, « L’appel à la responsabilité juridique. L’exemple de l’affaire Roe contre Wade » – Adolfo Barbera del Rosal, « Détours : Derrida et le positivisme (juridique) » – David Willis, « De la lettre au pied » – Charles Alunni, « Thomas Mann : une analogique du politique » – Serge Belet, Pierre Caye, Pierre Demeulenaere, Marie Laurens, « Alberti traduction. Édifice, site et frontières » – Marian Hobson, « La logique et ses confins. Le cas d’Oskar Becker » – Thomas Keenan, « Droit de passage » – Bruce Robbins, « Cosmopolitismes » – Cathy Caruth, « Départs traumatiques : la survie et l’histoire chez Freud » – Jacques Félician, « La queue de l’écureuil. Jouissance des frontières – Limite de la jouissance » – Abdelkebir Khatibi, « La point de non-retour » – Catherine Paoletti, « Feu la mort » – David Farell Krell, « Passage à la sœur. Autour de Trakl, Heidegger et
Geschlecht » – Michael Naas, « Rien ne m’est plus étranger qu’un lac » – Andrew Parker, « Nationalités, sexualités, monstruosités : des greffes de David Cronenberg » – Georges Mauguit, « Le partage du mi-dire » – Pierre Ginésy, « Discours sans frontières (?) – Michael Fried, « Entre deux réalismes : sur quelques dessins autoportraits de Fantin-Latour » – René Major, « Délier la langue ou l’idée de rien » – Marie-Louise Mallet, « La musique et le Nom. “Comment ne pas parler ?” » – Mark C. Taylor,
« Offering » – Cristina de Peretti, « Ce sinistre parasite du genre » – Julian Santos Guerrero, « Errances et frontières. Machado et le passage de la frontière » – Daniel Dobbels, « Je me souviens de la peur » – Claude Rabant, « Figure-toi que, (virgule) » – Peggy Kamuf, « Visa ou American Express. De la littérature à l’âge des cartes de crédit » – Charles Malamoud, « La danse des pierres. Remarques sur un poème de l’Inde ancienne ».